10 octobre 2012
dans l’herbe est-il possible à mon âge que je
le Lirou afin d’écrire sur sa rive ombragée quelques haikus. Le Lirou est un court affluent du Lez. Il prend sa source à quelques kilomètres seulement de sa fin. Juste le temps de s’élargir un peu et de faire courir son eau claire à travers les roches calcaires et les paysages austères
du matoral. L’accès n’est pas des plus faciles. Mais je jouis de me voir encore à cinquante ans écraser les ronces et enjamber les grosses racines sans tomber. J’arrive enfin dans le lit desséché de la rivière. Contrairement à ce que j’avais entendu, ne s’y trouve aucun reste d’eau, pas la moindre flaque. C’est tout juste si le sable sur lequel je déambule est humide.
Sous mes semelles autant de galets que de feuilles mortes. Sur ce chemin pierreux, plus large
qu’un autre, je ne rencontrerai personne. Plus j’avance, plus la rivière s’enfonce. Les rives sont hautes et la végétation épineuse. J’aimerais poursuivre mon escapade mais la perspective de copier quelques tercets pour un enfant qui m’en a fait la demande m’invite
à rebrousser chemin en quête d’une vieille table de pique nique. Les impressions ne tarderont
pas d’apparaître. Je jetterai sur mon carnet huit images arides...
rivière à sec –
à mes oreilles, l’eau seule
du vent
un lit de pierres –
je marche sur le souvenir
du printemps
plus une flaque
dans le Lirou
demeurent les chants d’oiseaux
sur un bois sec
ailes grandes ouvertes
un papillon mort
dans le lit sec
de la rivière, je marche seul
comme dans un rêve
l’éclat blanc
d’une racine de platane –
gris sale des pierres
octobre sec –
la soif muette
des micocouliers
un rapace
jeté du ciel –
sur quelle proie ?
du matoral. L’accès n’est pas des plus faciles. Mais je jouis de me voir encore à cinquante ans écraser les ronces et enjamber les grosses racines sans tomber. J’arrive enfin dans le lit desséché de la rivière. Contrairement à ce que j’avais entendu, ne s’y trouve aucun reste d’eau, pas la moindre flaque. C’est tout juste si le sable sur lequel je déambule est humide.
Sous mes semelles autant de galets que de feuilles mortes. Sur ce chemin pierreux, plus large
qu’un autre, je ne rencontrerai personne. Plus j’avance, plus la rivière s’enfonce. Les rives sont hautes et la végétation épineuse. J’aimerais poursuivre mon escapade mais la perspective de copier quelques tercets pour un enfant qui m’en a fait la demande m’invite
à rebrousser chemin en quête d’une vieille table de pique nique. Les impressions ne tarderont
pas d’apparaître. Je jetterai sur mon carnet huit images arides...
rivière à sec –
à mes oreilles, l’eau seule
du vent
un lit de pierres –
je marche sur le souvenir
du printemps
plus une flaque
dans le Lirou
demeurent les chants d’oiseaux
sur un bois sec
ailes grandes ouvertes
un papillon mort
dans le lit sec
de la rivière, je marche seul
comme dans un rêve
l’éclat blanc
d’une racine de platane –
gris sale des pierres
octobre sec –
la soif muette
des micocouliers
un rapace
jeté du ciel –
sur quelle proie ?
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