haikus fin mai
après l'averse -
un p'tit coup dans l'aile
les coquelicots
mon chien
l'orage seul
le fait trembler
dormir sans elle -
la tête sur son oreiller
de plumes
maison déserte -
sauf le chien
personne sur qui crier
mes haikus
l'ami jardinier
me les coupe
l'avion vole bas
pendant que lentement
ma main te caresse
nuage anthracite -
des "pourvu que" dans la bouche
des pique-niqueurs
petit matin -
l'éponge prise
pour une tartine
matin d'orage -
le café étrangement
amer
rhume carabiné -
obligé de chercher l'air
par les yeux
nue
entre deux étoiles filantes
elle éternue
du maitre archer
la flèche
tombe dans l'herbe
Avec son laser
elle touche toutes
les étoiles
de bon matin
ça parle fort dans la. cuisine-
soleil voilé
sur quoi n'a-t-elle
pas encore uriné
la vieille chatte?
ciel changeant -
la plage se vide
de ses peaux nues
*
obèse
il peine à gagner
la mer
*
le dos appuyé
à la ganivelle
je mange un oeuf dur
champ voisin -
toutes les floraisons
s'y succèdent
Pousses de bambou -
l'enfant s'en fait
des doigts de sorcière
je l'entends qui monte
l'escalier
le café
avant d'éteindre
je souhaite bonne nuit
à une mouche
dans la mare parfois
un vilain petit haiku
se fait aimer
l'été n'est pas loin -
les portes ouvertes
même la nuit
gémissante
dès le matin
la vieille porte
cadeau de ma chatte
un papillon de nuit
déchiré
ivre
toute sa courte vie
le papillon
ce papillon-là
loin d'imaginer
combien je l'envie
le papillon de nuit
attend le lever du jour
pour s'éteindre
ce soir
l'air de se faire chier
la lune