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La lune et le cyprès
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4 août 2008

creux d'écriture

A l'heure où Serge Tomé nous invite à nous exprimer sur ce qu'il nomme "nos creux d'écriture", j'éprouve, ironie du sort, comme une absence d'inspiration. D'aucuns se moqueront, arguant que ma dernière intervention sur la liste remonte à deux jours à peine. Mais ce sont deux jours de vacances, soit dix ou vingt occasions de plus de prendre la plume. J'en profite donc pour analyser ce qui a lieu dans le mystérieux processus d'écriture du haiku, ou plus exactement ce qui en ce moment n'a pas lieu. Inutile de rendre responsable la monotonie de mes jours d'été; je sais depuis longtemps que le haiku ne jaillit pas du sensationnel ni de la profusion des expériences. Mais alors, est-ce en moi qu'advient l'avarie . L'excès de charge familiale (quatre enfants, ménage et invités ) suffit-il à excuser le néant de ma production ? Les quelques années passées à collectionner, chaque soir, d'hypothétiques haikus, m'interdisent de le penser . Si je veux bien admettre que le haiku naisse d'une plus grande attention aux épisodes de notre vie, fussent-ils des plus calmes, je crois que la paix intérieure doublée de vigilance ne constitue pas non plus une garantie. Certains de mes amis haijins pourraient dire que seule l'absence de volonté propre est à la source de l'écriture du haiku. Et donc, que si l'égo domine, le haiku n'émergera pas, ou seulement ses contrefaçons. Je partage souvent leur façon de voir; en l'occurence, dans ce passage à vide de deux ou trois jours, il ne s'agit pas de cela. Je ne suis pas plus égotiste que les autres jours, et pas moins privé d'attention. J'en viens donc, peut être un peu hâtivement, à penser que le haïku ne vient ni de ma méditation ni de l'objet de mes expériences, mais bien d'ailleurs. A quoi sert-il de vouloir nommer cet ailleurs ? Il me suffit de savoir que le haiku, je devrais dire, le haiku réussi, vient de plus loin que moi, ou de plus haut ou peut-être même d'avant moi. Quand je n'en écrit plus ou que ma production est ordinaire, ce qui selon moi revient au même, c'est que je n'ai pas eu la chance d'être visité. Oui, l'ange du haiku n'a pas soufflé sur moi depuis quelques jours. Il ne me reste qu'à patienter ou apprendre à l'appeler. Tout le reste, technique d'écriture, travail de correction, habitude d'écrire, maniement de la syntaxe et j'en passe ne sont rien à côté de ce frôlement là qui est à chaque fois qu'il se produit une immense joie. Phil
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Commentaires
M
Phil, <br /> <br /> un très bon sujet, "le creux de l'écriture". Ta réflexion sur le phénomène est intéressant, et il est vrai qu'on ne peut pas "forcer" l'instant haïku. En ce sens, je serais d'accord avec toi quand tu dis que le haïku "vient d'ailleurs". Pour moi aussi, les très bons haïkus sont "des cadeaux" (souvent, on n'a pas besoin de les travailler). Mais si l'on ne peut pas les "faire advenir", on peut (je le crois) au moins se rendre "disponible", c'est-à-dire, se mettre en "mode haïku". À quoi cela ressemble, de quoi ça a l'air, qu'est-ce qui peut "favoriser" l'état d'esprit qui "invite" le haïku .... ça, c'est un sujet de réflexion intéressant, et il se pourrait que des personnes différentes aient à cet égard des besoins différents. Mais ça mijote... quand j'aurai trouvé, je te reviendrai là-dessus.<br /> <br /> amicalement<br /> <br /> Monika
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