d'abbas Kiorastami
Juste l’envie de vous faire partager quelques brefs de Kiarostami Abbas, le grand cinéaste Iranien. Même si nous ne sommes pas dans la stricte orthodoxie du haïku, j’aime ces petits textes très évocateurs, toujours en intimité avec la nature et l’homme. Un regard plein de bienveillance.
Pour vous, j’en ai choisi une douzaine tiré de havres, chez PO et PSY :
à l’envol d’un petit oiseau
l’épouvantail
est tombé
*
tous
terrassés par l’ivresse
moi par la lucidité
*
dans une modeste chambre d’hôtel
j’ai composé un poème
sur la steppe
*
jusque là
je n’ai pas fait l’expérience
de l’issue de secours
*
j’ai demandé mon chemin à quelqu’un
qui m’a égaré
*
j’ai un cor au pied
l’ignore qui m’accompagne
*
je n’ai été que le spectateur
d’une pomme
tombant de la branche
*
l’herbe nouvelle
ne reconnaît pas
les vieux arbres
*
sur un passage clouté
le bouton
d’un piéton
*
longeant un foisonnement
de fleurs de cerisiers
des gens vêtus de noir
accompagnent un mort
*
par la fente de la porte entrent à la fois la bise
et le clair de lune
*
prêtons l’oreille
à la conversation de deux huîtres
si conversation il y a
*