jeûne d'avant printemps (5)
Puisque j'ai choisi de décrire dans le détail cette expédition intérieure, j'allais dire ce désoeuvrement du corps, il me faut absolument signaler cette surprenante énergie matinale. Pas un instant je n'aurai pensé à ingérer quelque chose. J'ai nettoyé le sol avec moins de fatigue que de coutume. Cependant, au milieu de la matinée, ma tête ànouveau s'embrume. A chaque instant suffit sa peine et sa joie. Et le maitre mot, en toute circonstance, est patience.
dans mon palais
exquis le parfum
de mélisse
Ce n'est pas la mélisse qui tapisse ma langue ce midi-ci, mais un parfum de plusieurs herbes japonaises, dont la racine de
pivoine. Je n'ai pas la même énergie que celle évoquée l'an passé. Plutôt dormir que faire le ménage.
Quand on a le ventre vide et qu'il s'agit d'un choix bien entendu, il est surprenant de constater que respirer profondément et lentement
est une nourriture apaisante.
Le soleil semble vouloir sortir de sa grisaille. Les oiseaux appellent le printemps. Je marche lentement dans les rues désertes de mon village.
Une bouffée de gratitude envers cette vie vient de m'être donnée.
sur le fil
l'étourneau
se paye-t-il ma tête
Phil