jeûne d'avant printemps (1)
Courte promenade sous la pluie. Dans un champ inondé, des mouettes friandes de vers de terre. J'ai le ventre vide et déjà la tête de brume.
Je gagne la maison car l'averse n'est plus au goût de mes semelles trouées. Toutes les images que je rapporte de la promenade sont inutiles ou floues.
Et puis il y a ces mots durs qui ont au fil des mois laissé des blessures. Le jeûne rehausse les peines et les joies.
En rentrant, un message d'amitié compense le deuil de l'autre amitié. Je ne suis pas seul .
la pluie
relève le rouge
du buisson ardent
Je file à la poste sur quatre roues. En sortant, une jeune et jolie femme, désemparée par la panne de batterie de sa voiture, me demande de l'aide. A deux, nous parvenons à pousser le véhicule et le faire démarrer. Riche d'un regard bleu et d'un sourire vraiment sincère, je retourne
à mon vieux fourgon qui n'a pas pris de douche depuis longtemps.
Phil