fête foraine

après l'orage -
au champ de foire
des yeux bleu-ciel

*

toutes les baraques
de la fête foraine
dans une seule flaque d'eau

*

dans le manège à sensation
le visage de ma femme
radieux

*

plus de grand-roue
au champ de foire ! -
gouttes de pluie

*

fête foraine -
le couchant aussi
s'illumine

Phil

Comments

[achourit12]

Merci Aicha et aux autres pour votre passage en mon pays.

Phil

[Aicha]

Le manège s'arrête
l'enfant pleure
pour descendre la marche

Carnet de bord ou haïku peu importe. Ecrire c'est tout. Ou jeter des cailloux. :)

[Fugitive]

le temps efface
et d'arêtes vives
nous effile

Douce mélancolie des tes haïkus que l'émotion (la révélation éphémère - surtout éphémère !) illumine.

[Monika]

Intéressant, cette question de distinction entre le haïku et le journal de bord... Qu'est-ce qui fait qu'un haïku est un haïku (et non pas autre chose ?) Et puis... : peut-on écrire un journal de bord en utilisant le genre du haïku ? Sinon, pourquoi pas ?

cordialement
M.

[achourit12]

Oui Thierry, bien entendu et pourtant sans que la réponse à ton commentaire ne ressemble à une pure justification, je dirai que les deux derniers sont chargés d'émotion...la grand-roue par exemple
est pleine de nostalgie de l'enfance, accentué par la présence de la pluie...j'aime beaucoup celui-ci...

et puis examinons le dernier...il y a bien sûr un constat pris sur le vif, la fête foraine commence au moment même où le couchant s'illumine...cette correspondance illumine le poète, si je puis dire.
Un carnet de bord, je veux bien, mais où chaque instant ressenti
s'éclaire d'une lumière surréelle.

Bien à toi


Phil